l'éveil

Episode 9: la Correction de Sophia

Totalement identifiée avec les processus de vie de la planète qu'elle est devenue, Sophia s'éveille au monde qu'elle a rêvé, dans lequel l'humanité, l'Anthropos, émerge maintenant et commence à incarner une expérience divine: le déploiement d'une singularité cosmique.

Sophia incarnée est la planète vivante, intégralement, de son coeur en fusion aux limites de la biosphère. Ses passions sont devenues les éléments physiques, solides, aqueux, aériens, ignés. Sophia éprouve de l'angoisse et de la joie, dans les éléments et au travers des éléments, comme tout être vivant sensible et son champ émotionnel englobe le spectre de la sensibilité et de la conscience planétaire, dans son entièreté. S'étant transformée en un corps planétaire, Gaïa, elle n'oublie pas ce que c'est que d'être un Eon, un torrent dansant de Lumière Organique, vivant et conscient, autopoétique, super-animant.

Mais la mémoire de Gaïa de sa propre condition divine est dépendante de ce qui se développe dans les conditions terrestres. Et d'une manière mystérieuse, la Déesse dépend, pour son auto-rappel, d'une espèce parmi toutes les autres - la singularité, la souche humaine.

Bien avant son plongeon, Sophia était intimement impliquée dans les innovations qui devaient émerger sur Terre au travers de l'Anthropos. Cette espèce ne décide pas du destin de la vie sur Terre et elle ne détermine pas non plus le retour ultime de Sophia vers le Plérome lorsque la forme planétaire va s'estomper. Mais, par contre, elle joue réellement un rôle-clé dans la manière dont Sophia se réaligne avec le Plérome alors qu'elle est encore entraînée dans les cycles de la nature, passant par les métamorphoses cycliques de la vie planétaire.

Après plus de quatre milliards d'années, la Déesse montre qu'elle est parfaitement capable de recouvrer sa force de vie à la suite de traumatismes et d'extinctions massives. La continuité des cycles de vie est partagée par toutes les créatures qu'elle sélectionne pour les ressusciter mais elle est incarnée par l'humanité d'une manière spéciale parce que les êtres humains possèdent une capacité de narration beaucoup plus évoluée que tout autre animal. Il se pourrait que l'humanité, de par sa faculté de raconter des histoires, sert de circuit de mémoire pour Gaïa-Sophia. En imagination, grâce au médium du langage, l'espèce humaine se souvient et relate la trajectoire intégrale de la métamorphose de Gaïa-Sophia.

Mais l'espèce humaine peut-elle se percevoir elle-même? Peut-elle tracer son propre cours d'évolution?

Bien qu'elle ne soit pas l'espèce la plus précieuse - toutes ses progénitures sont précieuses, aux yeux de la Déesse - l'humanité possède le rare privilège de participer intimement à la correction de Sophia, son réalignement avec la source cosmique, le Plérome. Mais pour ce faire, l'Anthropos doit tout d'abord se corriger lui-même. Il doit accomplir son propre potentiel authentique, ainsi que confronter et vaincre la déviance des Archontes. Comment l'humanité peut-elle relever ce défi et comment la correction délicate de la trajectoire cosmique de Gaïa sera accomplie? Cela constitue la partie future et non rédigée de l'histoire de Sophia.

John Lash. Mars 2006.

Traduction de Dominique Guillet.

 http://www.liberterre.fr/metahistoire/mythe-gaia-sophia/synopsis.html

 

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